references
ie des métiers Cartograph
Éditorial
Au XIIe siècle, les drapiers de Paris se sont groupés en coopération avec les tisserands mais avec, pour leur métier, une « confreria draperiorum » créée par une charte de Louis VII datée de 1188. Le négoce du tissu s’est beaucoup développé avec l’importation par le port de Venise de tous les tissus de soie de Chine et de coton des Indes et la multiplication d’ateliers de tissage de laine dans nos provinces. C’est à la fin du XIXe siècle que l’on a commencé à essayer de faire des fibres artificielles, ainsi nommées parce qu’elles provenaient du bois qui n’est pas, par définition, une fibre « textile ». Le milieu du XXe siècle a vu apparaître le nylon, la première fibre synthétique suivie de toutes sortes d’autres combinaisons chimiques. À partir de là, la création - en dehors même des dessins ou des structures - est devenue un vrai métier textile et a permis au négoce de se situer au coeur de la mode et de l’aménagement de la maison. Aujourd’hui, dans le contexte de concurrence mondiale exacerbée, c’est encore cette position qui permet à ceux qui savent s’y maintenir de prospérer. Bien évidemment, les métiers des collaborateurs de ces entreprises ont été profondément modifiés avec l’ajout des facilités offertes par l’informatique, Internet, la mondialisation, les nouvelles matières,… De leur côté, avec l’évolution des temps, les héritiers de la « confreria » du XIIe siècle ont été amenés à coopérer avec les représentants de leurs salariés. Ils ont, ensemble, fait réaliser paritairement cette cartographie des métiers. Ce document sera un véritable outil pour aider les entreprises et les salariés à se situer professionnellement et à optimiser la gestion des parcours professionnels : élaboration des plans de formation, aide à la mobilité, gestion des compétences,...
Travailler dans le secteur
Les entreprises de la branche évoluent depuis un certain nombre d’années dans un contexte économique de mondialisation des marchés avec une importation massive des tissus et une délocalisation de la production, mais également dans le cadre de mutations technologiques et d’automatisation de certains métiers. Les entreprises sont également confrontées à l’évolution culturelle et sociale en matière d’achats d’équipements de la maison, à l’exigence de plus en plus forte des prescripteurs en matière de tissus d’ameublement (décorateurs, architectes d’intérieur,...) Au fil des ans, le marché s’est transformé et ne sont restés, dans les produits de qualité, que les négociants transformateurs ou éditeurs de tissus. Ils sont beaucoup moins nombreux mais leur métier a changé : au lieu de livrer des produits tous prêts à des tailleurs, des couturières et des magasins vendant des tissus au mètre, ils dont devenus créateurs de tissus. Avec souvent leurs propres bureaux de style, ils font fabriquer les tissus, sous leur responsabilité, par des tisseurs spécialisés pour l’ameublement, ou, pour la mode, ils achètent en écru pour les faire ennoblir par un réseau de sous traitants, teinturiers, imprimeurs, enducteurs,... La profession se situe donc entre le négoce et l’industrie, puisqu’elle assume la créativité et les risques de l’industrie bien que ne disposant pas de l’outil de production.
Philippe LASSEIGNE Président de la CPNEFP
Mireille MUNOZ Vice-Présidente de la CPNEFP